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Légende
de l'apprenti sorcier
Dans FANTASIA (
Fantasia -1940,
Fantasia Alain Garel La revue du cinéma
N° 420 ) Walt Disney reprend un
poème symphonique de Paul Dukas (1865-1935).
Mickey tient le rôle de l'apprenti-sorcier.
Le poème est inspiré d'une ballade
Goethe:
Der Zauberlehrling (
l'apprenti sorcier en français sur
le site Mômes). Curieusement, on retrouve
dans l'oeuvre de
Goethe et dans celle de Lucien
de Samosate au moins deux thèmes communs:
celui du miroir magique, Zauberspiegel dans le
Urfaust (1786). Faust découvre dans la hideuse
cuisine des sorcières, participe de cet imaginaire
du miroir permettant de voir ce qui est absent,
en l'occurence une femme extraordinairement belle.
Le second thème commun est celui de l'apprenti
sorcier. Il raconte les mésaventures de
son héros Eucratès:
"J'étais jeune encore, et je séjournais
en Egypte, où mon père m'avait envoyé
pour compléter mes études. Un jour,
il me prit envie de remonter le Nil jusqu'à
Coptos, et d'aller de là voir la statue
de Memnon et entendre ce son merveilleux qu'elle
rend au soleil levant. Je l'entendis alors, non
pas comme le commun des mortels, émettre
un son inarticulé; mais Memnon lui-même
ouvrit la bouche et me rendit un oracle en sept
vers, que je pourrais vous citer si cela n'était
pas hors de propos.
En remontant le fleuve, il se trouva qu'il y avait
parmi les passagers un citoyen de Memphis, un
de ces scribes sacrés, homme admirable
par son savoir et versé dans toute la doctrine
des Egyptiens. On disait même qu'il avait
passé vingt-trois ans dans les sanctuaires
souterrains où Isis lui enseignait la magie.
_ C'est Pancratès dont tu parles, dit Arignotos;
c'est mon maître, un homme sacré,
rasé, vêtu de lin, pensif, parlant
grec,(mais mal), grand, le nez plat, les lèvres
proéminentes, les jambes grêles...
_ C'est lui-même, reprit Eucratès,
c'est bien Pancratès...
Tout d'abord, j'ignorais quel homme c'était;
mais en le voyant, toutes les fois que le bateau
jetait l'ancre, faire miracles sur miracles, en
particulier chevaucher des crocodiles, et nager
avec des monstres, qui se courbaient devant lui
et le flattaient de la queue, je reconnus que
c'étais un homme sacré; et peu à
peu, à force de prévenance, je devins
son camarade et pénétrai si avant
dans son intimité qu'il me communiquait
tous ses secrets. A la fin, il m'engagea à
laisser tous mes serviteurs à Memphis et
à le suivre tout seul, me disant que nous
ne manquerions pas de gens pour nous servir. Dès
lors, voici comment nous vivions.
Quand nous arrivions à une hôtellerie,
mon homme prenait la barre de la porte, ou le
balai, ou le pilon, le recouvrait d'habits, et
prononçant sur lui une formule magique,
il le faisait marcher, et tout le monde le prenait
pour un homme; et l'objet s'en allait puiser de
l'eau, faisait nos provisions, les acommodait,
nous servait en tout avec adresse et faisait nos
commissions. Ensuite, lorsque le mage n'avait
plus besoin de ses services, il refaisait du balai
un balai, ou du pilon un pilon, en prononçant
sur lui une autre formule d'incantation. Quelque
désir que j'eusse d'apprendre ce secret,
je ne pus l'obtenir de lui: il en était
jaloux, bien qu'en tout le reste il se mît
à mon entière disposition. Mais
un jour, m'étant secrétement placé
dans un coin assez obscur, j'entendis l'enchantement
sans qu'il s'en aperçût. C'était
un mot de trois syllabes. Il s'en alla ensuite
sur la place, après avoir commandé
au pilon ce qu'il avait à faire.
Le lendemain, ce mage étant allé
à la place pour traiter quelque affaire,
je pris le pilon, je l'habillai comme faisait
l'Egyptien, je prononcai les trois syllabes et
je lui ordonnai d'apporter de l'eau. Quand il
eut rempli l'amphore et me l'eut apportée:
"C'est assez, lui dis-je, n'apporte plus
d'eau et redeviens pilon."
Mais sans vouloir m'obéir, il en apportait
toujours, tant et si bien qu'à force d'en
puiser il eut inonder notre maison. J'étais
fort embarrasé, car je craignais fort que
Pancratès, à son tour, ne se fâchât
contre moi, ce qui arriva en effet. Je prends
alors une hache, et je coupe le pilon en deux;
mais chacun des deux morceaux prenant des amphores
va chercher de l'eau, et au lieu d'un porteur,
j'en eus deux.
A ce moment, Pancratès survient; il comprit
ce qui s'était passé et refit de
ces porteurs d'eau des morceaux de bois tels qu'ils
étaient avant l'enchantement; mais lui
me quitta sans que je m'en apperçusse,
et disparut je ne sais où..."
Source:
Autre
comparaison
entre le Hercule de Walt Disney et celui du mythe
Carlos Parada
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