Léonard de Vinci artiste et scientifique.

Léonard est d'abord un artiste, chronologiquement, par sa formation, par sa nature, par la manière dont il a conduit sa vie. Il a créé, par sa vie même, l'archétype de l'artiste moderne.

Il n'est scientifique, au sens de l'époque, que pour être meilleur artiste. Il se laisse prendre au jeu de la curiosité. C'est un autodidacte en sciences. Ces carnets montrent son cheminement : les livres qu'il cherche à acquérir, les maîtres qu'il rencontre.

Sa pensée est pleine de rigueur et de logique, mais il est en même temps confus et dispersé. Il ne va pas au bout de ses projets : plusieurs de ses tableaux sont inachevés, aucun de ses projets de livre n'a vu le jour de son vivant.

Fra Luca Pacioli, un moine franciscain mathématicien arrive à Milan en 1496.
Il vient de publier à Venise une "Summa de arithmetica geometria proportioni et proportionalita". Il fait profession des mathématiques. Il entreprend d'exposer tout le savoir mathématique d'Euclide à Regimontanus. Les comptables en feront leur précurseur.

Cette rencontre est décisive pour ses connaissances mathématiques. Les pages "mathématiques" de ses carnets datent de 1496. Léonard lit son livre et se lie d'amitié avec lui. Un ouvrage en résulte: "De Divina Proportione" écrit par Pacioli et illustré par Léonard. Il est publié à Venise en 1509. Il y dessine notamment les cinq solides de Platon : tétraèdre, hexaèdre, octaèdre, dodécaèdre et icosaèdre.

Illustrations de Léonard pour De Divina Proportione
George W Hart (Leonardo's polyhedra)
Léonard s'est illustré en dessinant des compas proportionnels, paraboliques, elliptiques. Ce qui ne fait pas de lui un grand mathématicien.

C'est la recherche de perfection en peinture qui amène Léonard à l'anatomie. Au début du XVème siècle, le retour au nu antique dans les ateliers de Florence suscite l'intérêt pour l'étude du corps. Léonard de Vinci dissèque trente cadavres dans les hôpitaux de Santa Maria Nuova de Florence et de Santo Spiritu à Rome. Il sera souvent accompagné de l'anatomiste Marc-Antoine Della Torre. Il note la dissection d'un vieillard avec qui il avait parlé le matin même, et celle d'un enfant de deux ans.

Ses dessins sont très précis. Le corps humain est une machine avec des leviers, des muscles. Sa curiosité le poussera plus loin. Il va chercher à comprendre le rôle et la fonction des organes. En anatomie, Léonard est un explorateur : il dresse des cartes, note l'essentiel et se lance dans une autre étude

"Détermine si la sang qui quitte le coeur par l'artère pulmonaire revient de nouveau au coeur"
Léonard a quelques intuitions comme celle de la circulation sanguine, découverte en 1628 par William Harvey 1578-1657.

André Vésale 1514-1564 rédige le premier grand traité d'anatomie De Humani Corporis Fabrica.