Ces notes et commentaires ne cherchent pas l'exhaustivité d'un compte-rendu.
Vous pouvez trouver une information plus complète sur le site du PREAU.

1. Les normes du e-learning et les dispositifs de e-formation
   Pierre-Henri AMALRIC (Directeur de la technologie de la société X-PERTeam)

Les entreprises qui achètent des contenus de formation :

• ont besoin d'un outil de gestion unique des différents contenus
• veulent pérenniser leurs investissements sur les contenus

Le coût de la création de contenu est majeur. Dans le cas de Leroy Merlin, la répartition a été de 800 K€ pour la création de 60 heures de formation et 50 K€ pour le dispositif de formation lui-même. Il est légitime de considérer qu'un changement de plate-forme ne remette pas en question les investissements réalisés dans les formations existantes.

Ces questions conduisent à la problématique suivante :

• Comment décrire un contenu de formation ?
• Comment échanger des informations entre un contenu et une plate-forme ?

En 1998, BOEING et l'industrie aéronautique américaine ont initié le premier ensemble de recommandations A.I.C.C.
D'autres groupes comme CanCore ou IMS ont élaboré de nouvelles recommandations.
Le Département de la Défense américain a tenté de faire une synthèse des travaux des différents groupes.
Le résultat est un nouveau standard SCORM
AICC a décidé de ne plus faire évoluer ses recommandations.
Les standards réellement mis en oeuvre dans les outils sont AICC, SCORM et IMS.

Comment décrire une formation ?
Le premier concept utilisé est celui d'unité assignable (UA), c'est le plus petit élément qui fera l'objet d'un suivi.
Chaque UA est caractérisée par une URL, une note de passage, une description,...

Quelles informations échanger ?
Le protocole de communication entre le cours et la plate-forme doit permettre : de sauvegarder le résultat de l'élève, noter le temps passé, stocker des statuts.
Un protocole est retenu HICP par SCORM et AICC. Il s'agit d'un ensemble de fonctions sous forme d'API fournie par la plate-forme:

• importation d'un cours dans la plate-forme
• lancement d'un cours sur la plate-forme
• reprise d'un cours
• échange d'informations entre la plate-forme LMS et le cours

Quelles informations sont conservées sur la plate-forme ?

• au minimum
  - le score global pour l'ensemble de l'UA
  - le temps passé
  - le statut (terminé, non essayé, réussi, à refaire, incomplet en référence à la note de passage selon le niveau de la norme utilisé)
  - dernière page parcourue (pour les reprises)
  
• ce qui est possible
  - toutes les interactions de l'élève (détail des réponses)
  - les commentaires des apprenants
  - un champ libre de 4096 caractères
  
  

Un même cours, une même plate-forme peuvent respecter simultanément les deux standards

Description d'un cours dans AICC

Avec SCORM, la description est sensiblement la même, mais elle est présentée dans un seul fichier au format XML.
La durée d'une UA n'est pas fixée ( de 3 minutes pour ENI à 4 heures pour Skillsoft), mais les solutions convergent vers 30 minutes - une heure
Le déploiement de AICC est plus facile lorsque les contenus sont répartis sur plusieurs serveurs.

Conclusion

Les deux standards SCORM et AICC ne garantissent que l'interopérabilité entre plate-formes et contenus. Ils ne déterminent en rien la qualité pédagogique des cours.
Dans la norme ISO9000, on garantissait que chaque objet livré était accompagné d'un bon de livraison et non pas la qualité de l'objet lui-même.

Les demandes de la grande majorité des entreprises restent basiques : qui s'est connecté ? pendant combien de temps ? avec l'obtention de quelle note ?
La machinerie AICC - SCORM est assez robuste pour permettre de répondre à ces questions dans des infrastructures complexes.
En revanche, si l'on sort du modèle pédagogique basique et si en même temps l'on souhaite un outil de suivi pédagogique pour l'enseignant, alors nous sommes sur une autre planète et les solutions sont ailleurs.

2  Evolutions attendues et/ou souhaitables
Michel ARNAUD Maître de conférence Université Paris X

En Europe, le sous-comité 36 de l'ISO (SC36) a pour mission d'élaborer les normes du e-learning en faisant la synthèse des standards industriels.

De nouveaux sujets sont abordés :

• la gestion des contenus
• la définition des compétences de l'apprenant
• l'interaction entre apprenants
• les plate-formes
• Des groupes de travail (WG1 à 5) traitent des questions de vocabulaire, techniques collaboratives, compétences, metadonnées, qualité

Quatre recommandations sont issues de ces travaux ( mars 2001)

• élargissement du champ de la normalisation
• développement de l'opensource
• recherche de la qualité
• approche transculturelle

L'intérêt d'une norme est de standardiser les outils pour flexibiliser les usages.

Tout un ensemble de travaux tentent d'aller plus loin en essayant d'intégrer la démarche pédagogique.
L'Université Ouverte de Hollande a élaboré EML (Educational Model Language)
Un autre champ d'investigation est celui de LOM qui vise à indexer de manière efficace les objets pédagogiques. Un objet pédagogique est décrit avec 9 catégories utilisant 45 éléments (11 informations pédagogiques).

Pernin, J.P. Objets pédagogiques : unités d'apprentissage, activités ou ressources ? (32 pages), Revue "Sciences et Techniques Educatives", Hors série 2003 " Ressources numériques, XML et éducation", pp 179-210, avril 2003, éditions Hermès